samedi 24 mai 2014

Horta - Gibraltar - Carqueiranne

C'est parti pour la dernière étape !
Nous sommes samedi 24 , le vent est nul et le moteur est de service pour au moins 24h avant de trouver de l'air. La meteo s'annonce clémente pour toute la semaine avec 10/15 noeuds jusqu'à Gibraltar.
Donc news dans une semaine !
Et voici les dernières news, ce 6 juin.
L'étape Horta  -  Gibraltar. - Baléares a été plus longue que prévu. La raison expliquant cela fut du vent très faible voire inexistant les trois premiers jours avec un temps tristounet, ciel et mer se confondant dans le même gris. En approche du cap Saint Vincent ( pointe extrême sud ouest du Portugal ) , 24h de gros temps entre 30/35 noeuds avec une mer particulièrement agressive. Pas ce casse cette fois, la trinquette a parfaitement joué son rôle.
Puis il a fallu négocier l'approche de Gibraltar avec vent contraire et courant dépendant des horaires de marée. Superbe accueil des Anglais à la marina, et prix imbattables
Après un vrai slalom entre les cargos, escale rapide à Gibraltar, le temps de déposer Baptiste qui devait impérativement rentrer pour une question de visa étudiant. Je me suis donc retrouvé avec Thomas pour la route vers Carqueiranne. Sous spi jusqu'à Almeria, puis vent arrière inconfortable jusqu'aux Baléares. Étape sommeil a Fuerteventura ( ile sud Ibiza ) et direction Palma de Majorque.
Je dois en effet rentrer pour le WE afin d'être présent au baptême de mon dernier petit fils, et l'arrivée directe a Carqueiranne m'a vite apparue très juste au niveau timing.
Je laisse donc le bateau dans une belle crique, gardé par Thomas.
Retour le 10 pour les 280 nautiques qui me restent a parcourir pour terminer mon périple.
Palma de Majorque :  le peu que j'ai pu en voir m'est apparu bien loin des clichés tendant à présenter cette ile comme un lieu bousillé par le tourisme. La ville est superbe, genre Barcelone, grandes avenues, beaux immeubles, belles boutiques. Je recommande de venir y passer un WE hors saison.

suite ....

Comme prévu, je suis revenu à Palma retrouver Madrica. Le parcours jusqu'à Carqueiranne fut vraiment sans intérêt car j'ai navigué au moteur quasiment tout le trajet à cause du manque de vent.
Je tiens à remercier le comité d'accueil à Carqueiranne, ce fut un moment bien sympa.


                                          Mon fidéle équipier Thomas

Passage du rail de nuit avec 35 noeuds de vent
Arrivée dans le détroit : pas vraiment tout seul !

                                           Arrivée sur Faial ( Horta)
                                           le mont Pico
Mes équipiers
                                             Quelques vues de Palma de Majorque








mardi 20 mai 2014

Traversée Atlantique ( Saint- Martin à Horta )

Enfin arrivés après 20 jours de mer. Traversée interesante si l'on considère les différentes situations meteo rencontrées ainsi que la stratégie pour les aborder. La première semaine fut rapide et sans surprises, par contre, après, il nous a fallu jouer au chat et a la souris avec un anticyclone imprévisible  avec un déplacement hasardeux. Il nous fallait éviter les zones de grand calme sans vent, car notre autonomie au moteur est limitée. Le dernier tiers du parcours a été le plus difficile, car nous avons eu à affronter une dorsale qui nous barrait la route et qui nous a donné des vents entre 35 et 40 noeuds pendant 24h avec une mer  forte. J'ai même décidé de se mettre à la cape pendant quelques heures afin de reposer l'équipage et  le bateau. Pour ceux qui ne connaissent pas, cela consiste a baisser la grand voile, garder un peu de voile avant bordée à contre et la barre à l'opposé. Et roule ma poule !
Le bateau se met presque parallèle à la houle, dérive lentement et roule !
Le lendemain nous etions bienheureux d'être sortis de ce mendier, et il a fallu que l'enrouleur casse sa fixation au mat. Heureusement, la mer était calme et on a pu le descendre pour le mettre en position allongée le long du bateau. Il ne nous restait donc comme voile avant que la trinquette qui avait souffert pendant le coup de vent . Après une séance  couture et reparation de fortune, elle a rempli son rôle jusqu'à Horta mais ne nous procurant que petite vitesse.
Ce n'est donc pas cette fois que Madrica battera le record de la traversée de l'Atlantique.
L'équipage s'est super comporté, Baptiste , ma dernière recrue se révélant très compétent et très bon marin et excellent cuisinier. Merci à Charral qui nous a permis de manger de l'entrecote plusieurs fois durant ce parcours.
Nous avons remis les cires déjà depuis plus d'une semaine, les nuits étant fraîches et l'eau froide. Fini les tropiques ! Peu de bateaux rencontrés sauf un voilier de 25m marchant au moteur car trop lourd pour avancer avec le peu de vent, alors que nous etions sous spi !
Maintenant, au programme, repos, récupération et réparations avant la dernière étape vers Toulon.
Horta, ville principale de l'île de Faial, est l'étape incontournable de tous les marins traversant l'Atlantique de ouest en est. On y rencontre une multitude de voiliers de toutes les nationalités et tailles. L'ambiance est chaleureuse et conviviale, les contacts faciles entre les équipages, chacun
racontant sa traversée. En fait , tout le monde se retrouve chez PETER , bar incontournable avec témoignages de nombreux marins au fil des ans.




Pétole de chez pétole
Horta


                                                       
                                          réparation de fortune de la trinquette
                                           l'enrouleur en position horizontale !

L'ile n'est pas très grande, les gens très accueillants et aux petits soins pour vous aider. J'ai pu le tester avec le réparateur pour le génois qui est enfin de nouveau à poste la pièce le tenant au mat avait cassé, l'enrouleur ne tenant plus que par une drisse de secours que nous avions mis quand la drisse d'origine du génois s'était rompue. C'est donc en mer que nous avions descendu l'enrouleur pour le mettre à plat le long du bateau, et durant cette manoeuvre délicate, un des tubes composant l'enrouleur s'est cassé en deux. Coup de bol, le réparateur avait ce tube en stock sur un enrouleur endommagé, sinon, il aurait fallu la commander a Lisbonne, avec des délais que je n'ose imaginer !
Quant à l'île, elle a la particularité d'avoir été agrandie suite a une éruption volcanique en 1957. Le site que est assez impressionant avec un vrai champ de lav, parsemé de bouquets de bambous, de tamarins et de chiendent. Il subsiste l'ancien phare qui se trouvait aux premières loges. Je crois savoir
qu'il n'y a pas eu de victimes humaines, ni dez dégâts trop importants. Cette irruption passionne les spécialistes, car elle est très récente et se situe a un endroit stratégique pour l'étude des plaques tectoniques entre les continents. L'île rste très active sur ce plan, puisque en 1998 a eu lieu un tremblement de terre de 5,8, tuant 5 personnes et détruisant trois villages.
Horta s'est également rendu célèbre en 1919, date de la première traversée atlantique par un américain Albert Read aux commandes de son petit hydravion. Également Lindberg qui utilisa le port pour ses clippers entre 39 et 45.




Une tradition que l'on retrouve dans tous les ports des iles de l'atlantique veut que l'on laisse sa trace
sur les quais. Ce fut chose faite à Horta. C'est ainsi que l'on a retrouvé la trace de Capucine et Adrien lors de leur passage avec Capado. la plupart des dessins sont très elaborés, le notre a au moins le mérite d'exister!




Le bar chez "Peter"